Le territoire du Parc naturel des Hauts-Pays regorge de paysages de qualité qui en font sa force et son identité. Découvrez les paysages remarquable de notre région grâce cette carte interactive.
Les paysages du Parc naturel des Hauts-Pays
Comment comprendre le paysage ?
Le paysage peut se définir comme étant une Partie du territoire telle que perçue par les populations, dont le caractère résulte de l’action de facteurs naturels et/ou humains et de leurs interrelations (Art 1 Convention de Florence). Ils évoluent donc dans le temps, ne sont pas figés.
Pour autant, il convient de bien les connaître pour les préserver, les (re)valoriser, et leur permettre d’évoluer tout en préservant la faune et la flore de nos régions.
La Région wallonne est découpée en 13 ensembles paysagers aux caractéristiques semblables. Le Parc naturel s’intègre dans deux ensembles : Ensemble de la plaine et du bas-plateau limoneux hennuyer et pour une infime partie dans l’Ensemble de la Haine et de la Sambre (CPDT, Les territoires paysagers de Wallonie, Namur 2004).
Selon leurs relief, leur occupation du sol, et les caractéristiques de l’habitat, ces ensembles sont découpés en territoires.
Les paysages du PNHP
L’aire paysagère est définie comme une portion de territoire paysager dont le paysage présente une spécificité par rapport à celui généralement observé ailleurs dans le territoire. Elle présente des caractéristiques paysagères homogènes (géomorphologiques : relief, hydrographie, …) et/ou engendrées par les activités humaines (cadre bâti, tissu industriel, infrastructures routières, …). Les aires paysagères sont globalement définies par des limites visuelles imperméables (le paysage étant constitué d’une succession de limites perméables, semi-perméables et imperméables).
Certaines aires paysagères sont été sous-découpées en entités. C’est le cas par exemple de l’Aire du plateau agricole des Hauts-pays, qui comprend trois entités : Sars-la-Bruyère, Bois de Colfontaine, du Temple et de Blaregnies et enfin Plateau de Blaugies.
Au Plan de Secteur, la majorité du territoire du Parc naturel des Hauts-Pays (77%) est composé de terres dédiées à l’agriculture. L’habitat et les zones forestières sont quand à elles peu présentes (10%).
Aire des terrils
L’aire des terrils est constituée de petites enclaves à la limite nord du Parc naturel.
Les vues paysagères y sont dominées par la présence de larges parcelles cultivées, et des terrils en arrière-plan, témoins de l’industrialisation passée de la région.
Sols limoneux à drainage naturel faible.
Facteurs naturels | Facteurs humains | Facteurs écologiques |
Relief calme (excepté les terrils)
Sous-sol riche en charbon |
Terrils et infrastructures industrielles.
Grands espaces cultivés au pieds des terrils et à proximité des noyaux d’habitats denses. Présence d’habitat mitoyen industriel (fin 19ème et 20èmesiècles) En bordure des villages, l’habitat plus récent est plus hétérogène. |
Végétation pionnière sur les terrils (bouleaux, plantes sauvages) et champs cultivés |
Aire des deux Honnelles
Située à l’extrémité Ouest du Parc naturel et longeant la frontière française, cette aire paysagère présente des paysages ouverts dominés par les champs, bien que les bosquets situées sur les versants offrent des vues variées.
Sols limoneux à drainage naturel faible et sols limono-caillouteux à charge de silexite ou de gravier ou de conglomérat et à drainage naturel principalement favorable creuses par les cours d’eaux.
Facteurs naturels | Facteurs humains | Facteurs écologiques | |
Aire des deux Honnelles | Profondes échancrures dans le socle creusées par les vallées de l’Hogneau et la Grande Honnelle
Alternance de vallonnement et de plateaux Affleurements de roches du socle primaire (Dévonien) |
Villages discrets, implantés dans les creux de vallée, ruraux et très homogènes
L’habitat y est traditionnel de style tournaisien
Les routes, qui épousent le relif, sont sinueuses et souvent pavées et entourées d’arbres |
Nombreuses zones boisées (
Présence de la Luzule de Forster (Luzula forsterii (unique station belge), jacinthes des bois et jonquilles Zones de prairies humides (à saxigrage granulée, colchique d’automne, nombreux saules têtards) |
Aire du bassin de la Trouille
Située à l’extrémité Est du Parc naturel et au Sud de Mons, cette aire paysagère présente des paysages ouverts dominés par les champs, laissant de larges vues ouvertes vers la compagne montoise.
Sols limoneux à drainage naturel faible, sols limono-caillouteux à charge crayeuse et à drainage naturel favorable.
Facteurs naturels | Facteurs humains | Facteurs écologiques | |
Entité des éoliennes d’Asquillies | Relief décroissant progressivement et peu marqué Socle schisto-gréseux surmonté d’assises crayeuses du Bassin de Mons | Présence du parc éolien de Quévy-Asquillies
Forte hétérogénéité dans l’habitat |
Région présentant de larges milieux ouverts |
Entité agricole | Larges vues agricoles étendues
Habitat dense et tardif, réseau viaire complexe |
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Entité des Montliaux | Creusé par le passage de la Trouille | Habitation surplombent la Trouille, habitat mitoyen homogène dans les gabarits mais hétérogène dans les teintes utilisées | Passage de la Trouille et massifs forestiers alluviaux |
Aire du plateau agricole des Hauts-Pays
Sur le plateau central du Parc naturel, cette aire fait la jonction entre l’aire des deux Honnelles et celle du Bassin de la Trouille.
Promontoire primaire surélevé, constitué de sols limoneux à drainage naturel modéré ou imparfait.
Facteurs naturels | Facteurs humains | Facteurs écologiques | |
Entité du Plateau de Blaugies | Relief de plateau: plat et surélevé
Partagé entre les affluents de la Haine (au Nord) et de la Grande Honnelle (au Sud) |
Villages linéaires situé dans les petites vallée, nombreuses fermes linaires du 18èmesiècle, quelques vergers subsistent | Majoritairement cultivé, nombreuses prairies et quelques peupleraies et bosquets ferment ponctuellement les vues |
Entité du Bois de Colfontaine, du Temple et de Blaregnies | Relief découpé par la Faille du Midi peu visible, contact entre des terrains de Houiller (carbonifère) et Dévonien inférieur, nombreux ruisseaux | Bois exploité en sylviculture
Aucune habitation |
Riche biodiversité, site classé Natura 2000 |
Entité de Sars-la-Bruyère | Relief décroissant d’ouest en est | Habitat dense et peu étendu | Massifs forestiers ponctuent le paysage et les champs |
L’habitat traditionnel dans le PNHP
Le bâti traditionnel des Hauts Pays est dit de style « tournaisien » et se caractérise par une alternance de briques appareillées et de pierres de tailles. Ces dernières, afin de masquer leur irrégularité, sont parfois enduites.
Son gabarit est modeste, l’habitat traditionnel ne comprenant qu’un rez-de-chaussée. On retrouvait dès lors des volumes assez longs et étroits. L’ensemble de la composition reste donc assez sobre et sans fantaisie.
Les habitations plus récentes (fin 19ème début 20ème) n’ayant pas de vocation agricole, mais bien plutôt celle de logement, sont généralement plus hautes (sur deux étages) mais surtout plus étroites avec des tendances plus verticales. Ces habitations seront souvent construites de manière mitoyenne. Des annexes et extensions ne sont pas rares.
Le matériau le plus courant au sein du Parc est la brique. Celle-ci est souvent utilisée en alternance avec une pierre naturelle, il s’agira principalement de la pierre bleue (pierre calcaire) et du grès. La pierre bleue est employée le plus souvent dans les ouvertures des façades (fenêtres, portes, …). Le grès local est également utilisé et de teinte rouge –orange foncé. Il est utilisé dans les soubassements, les pignons ou en pavement dans les cours intérieures et extérieures. Nous retrouvons également mais plus rarement des badigeons et des enduits blancs.
Les toitures traditionnelles, étaient en chaume et afin de garantir un écoulement des eaux efficace, la pente de celles-ci était donc assez importante. Le chaume fut remplacé par la tuile de terre cuite mais l’inclinaison de la toiture a persisté.
Aujourd’hui, les toitures sont de teinte sombre (noir ou rouge foncé) en tuiles ou en ardoises. Les toitures traditionnelles sont caractérisées tantôt par une bâtière (toiture à deux versants) de tuiles au nu des pignons, tantôt par un pignon débordant. On ne retrouve que très rarement des lucarnes. Ces dernières, si elles sont présentes, prennent appui sur le mur gouttereau. Enfin, la toiture n’est pas à débordement, au mieux nous retrouvons une gouttière ou un débordement d’une demi-tuile. Tandis qu’en pignon nous ne retrouvons aucun débordement.
Les fenêtres sont à tendance verticale. On ne retrouve, traditionnellement, pas de fenêtres sur les pignons (vu leur faible profondeur). Les œils-de-bœuf sont donc à éviter.
Les ouvertures s’encadrent de pierre bleue. Les encadrements sont donc soit dans les mêmes tons que la façade, soit de teinte bleutée. L’ensemble de la superficie des ouvertures est inférieur à celle des murs.
Que peut-on faire pour intégrer les habitations dans l’environnement immédiat ?
Le respect des volumes et gabarits est important pour intégrer une habitation ou une transformation dans le quartier.
Le choix des matériaux, et principalement des teintes (briques, toiture, châssis) influence grandement la perception globale d’un bâtiment dans le village, et peut avoir un impact important même en-dehors du village !
Vous avez des doutes ? n’hésitez pas à demander conseil au service urbanisme de votre commune.
Le saviez-vous ? Le Parc naturel est consulté pour les demandes de permis d’urbanisme, et vérifie que les aménagements prévus s’intègrent bien dans les villages.